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Séminaire 2017 Thessalonique

Séminaire 2017 du CEDEP,
co-organisé avec la Faculté des études balkaniques, slaves et orientales de l’Université de Macédoine, et la Ligue Hellénique des droits de l’Homme

25 au 29 Mai  2017 à Thessalonique (Grèce)

REFUGE / THESSALONIQUE. ASILE ET DROIT D’ASILE.

(cliquer pour voir l’enrégistrement intégral)

english version: click here   ελληνική έκδοση: Κάνε κλικ εδώ

Dans la continuité des séminaires 2015, 2016, respectivement à Paris et à Bruxelles, – « Fanatisme et dogmatisme », tant économiques que religieux et « Nouvelles formes d’exclusion, Microfascisme et Lignes de Fuite », un mot, ô combien d’actualité, s’est imposé à nous cette année : REFUGE. Et un lieu, hautement symbolique quant à la question de refuge : Thessalonique.

Car THESSALONIQUE, cité cosmopolite, a été depuis sa création un lieu de refuges, un point de passage, une étape de migrations et une zone de fractures des diasporas nord-sud, est-ouest, qui jalonnent l’Histoire de l’Europe.

« Refuge », selon la définition du dictionnaire Robert, est un lieu où l’on se retire pour échapper à un danger ou un désagrément, pour se mettre en sureté. Il a pour synonymes : abri, asile, hospitalité, havre.

De même que l’hospitalité est au fondement de tout rapport à autrui et à soi et des processus de subjectivation tant individuelle que collective au sein d’une société, disposer de refuges est pour tout un chacun une nécessité ontologique.

C’est ce que nous voudrions, lors de ce séminaire, décliner dans toute sa complexité clinique et politique.

REFUGE : ASILE ET DROIT D’ASILE

Après l’errance – la nef des fous -, l’asile a offert un lieu aux fous où pouvoir se poser, protégé de soi et des autres. Mais très vite ce lieu se ferme sur un entre soi, entre fous, lieu de ségrégation avec son lot de stigmatisation, d’exclusion, de perte de ses droits…

L’histoire de l’asile est paradigmatique de ce qui est proposé aujourd’hui par les politiques gouvernementales aux réfugiés : perte des droits, stigmatisation, enfermement qui dure… les camps. Un accueil qui se referme sur de plus en plus de grillages, de murs.

Ce qui nous amène à affirmer qu’un refuge, dans son acception pleine d’hospitalité, aussi bien pour les patients psychiatriques que pour les personnes en errance ou déplacées, implique à la fois de pouvoir se poser et de pouvoir circuler. Un des gestes fondateurs du soin, pour rompre avec la logique d’exclusion et ses effets pathogènes, a été d’ouvrir les portes, d’abord celles des pavillons (la psychothérapie institutionnelle), puis les grilles de l’hôpital (le Secteur en France, Psichiatria Democratica en Italie). C’est à dire de favoriser les possibilités de circuler entre le dedans et le dehors. Cette démarche impliquait aussi de combattre les représentations négatives des personnes supposées déviantes et de mobiliser les solidarités de l’environnement social.

L’hospitalité devient de plus en plus aujourd’hui une question politique. Ses conditions se restreignent. Quel refuge allons nous pouvoir continuer à offrir aux personnes en souffrance psychique, que ce soit à l’hôpital, sur le territoire ou dans les camps, face au démantèlement de tous les dispositifs de soin, mis à mal, partout en Europe, par l’économie du chiffre et de la rentabilité ?

« Quelle folie s’est emparée de l’hospitalité ? » au point de perdre tous les repères minimaux d’une humanité partagée.

LES LUCIOLES

Les lucioles* (Pier Paolo Pasolini/Georges Didi Huberman), petites lumières intermittentes au cœur de la nuit, loin de l’éblouissement des miradors, des medias et des grands discours politiques, témoignent de vies et d’amours clandestines. Les lucioles nous ont portés jusqu’ici pour imaginer des pratiques de résistance, évoquer des univers parallèles à l’ultra libéralisme. Expériences micropolitiques qui se glissent dans les interstices du maillage institutionnel officiel, elles essaiment la société civile, le tissu social.

C’est d’abord ce dont ces journées du CEDEP voudraient porter témoignage. En tentant, comme à l’accoutumée, de tenir ensemble les pôles – clinique, juridique et politique -.

Annick Kouba, octobre 2016

Lieu du séminaire :

Université de Macédoine
Egnatia 156, Thessaloniki 540 06, Grèce

PROGRAMME

 Jeudi 25  mai :

18h, accueil et pot de bienvenue

19h

projection du film « un Paese di Calabria » de Shu Aiello et Catherine Catela suivi d’une discussion introductive au séminaire (cliquer pour voir la vidéo) (52 minutes)

Pour tous renseignements sur ce film :

https://www.visionsdureel.ch/film/un-paese-di-calabria

Discussion introduite par Jean-Claude Polack, psychiatre, psychanalyste, Paris, directeur de la publication de la revue « Chimère »

Vendredi 26 mai :

9h -12h première session :

Introduction du séminaire

Droits

Modérateur : Claire Gekiere, (psychiatre, Savoie, France)

Discutants : Bruno Gravier, (professeur de psychiatrie, Lausanne, Suisse), Luciano Carrino (President of the KIP International School ) (sous réserve)

Konstantinos Tsitselikis, (professeur, Université de Macédoine, Thessalonique) « Sur les complexités juridiques et politiques : qui reste, qui part ? » (cliquer pour voir la vidéo) (49 minutes)

  • Xavier Briké, (anthropologue, laboratoire d’anthropologie prospective de l’Université Catholique de Louvain), « la condition d’exilé à l’épreuve des procédures et des droits fondamentaux. Une ethnographie des marges et des espaces frontières. » (cliquer pour voir la vidéo) (72 minutes)

12h -13h repas

17h -20h : deuxième session

Refuges

Modérateur : Elena Karkasi, (psychologue Thessalonique)

Discutants : Paul Bretecher, (psychiatre, Paris), Vera Pavlou (psychanalyste, Athènes- sous réserve)

Eric Messens, (psychologue, directeur de la LBFSM, Bruxelles) « Du refuge au refuge» (cliquer pour voir la vidéo) (62 minutes)

  • « Athènes, ville transitoire », extraits d’interviews de migrants, de Daphné Humbert (doctorante en anthropologie sociale et ethnologie, EHESS) et Dove Barbanel.
  • Angeliki Nicolopoulou, (avocate, Ligue Hellénique des Droits de l’Homme) « Les réfugiés en Grèce, en route vers l’ouest». (cliquer pour voir la vidéo) (59 minutes)

Soirée musicale (lieu à déterminer)

Samedi 27 mai :

9h -12h troisième session  

Hospitalité

Modérateur : Alexis Karacostas, (psychiatre, La Salpêtrière, Paris)

Discutants : Gregori Abatzoglou , (professeur de psychiatrie, Thessalonique), Véronique Nahoum-Grappe, (ethno-phénoménologue, EHESS)

Michel Agier, (anthropologue, directeur de recherches à l’EHESS, Paris) «Qu’est-ce qui fait de l’hospitalité une politique ?» (cliquer pour voir la vidéo) (74 minutes)

  • Stelios Stylianidis, (professeur de psychiatrie sociale, Athènes) : « Refugiés en Grèce: l’ambivalence d’un accueil». (cliquer pour voir la vidéo) (56 minutes)

12h -13h repas

17h -20h : quatrième session

Prendre soin

Modérateur : Emmanuel Kosadinos (psychiatre, Ville-Evrard)

Discutants : Alain Chabert (psychiatre, Savoie, France), Pascale Beau (psychiatre, Paris)

Anna Angelopoulos, (psychanalyste, Paris) et  Aigli Brouskou, (anthropologue, Thessalonique) « Le conte face à l’impensable des situations extrêmes». (cliquer pour voir la vidéo) (79 minutes)

  • Pascale De Ridder, (psychologue clinicienne, Bruxelles, service de santé mentale Ulysse) « Offrir asile à la parole».

Conclusion :

Dimanche 28 mai

  • 10h-12h : Assemblée générale du CEDEP